Le BACC, un club associatif cycliste de Catalogne, a récemment publié une étude ayant pour but de dresser une analyse de l’utilisation des pistes cyclables de la ville de Barcelone. Les auteurs, qui se sont appliqués à enregistrer des données en neuf points de la ville disposant d’une piste cyclable, le matin et l’après-midi, sur des plages de 120 minutes aux heures de pointe, ont permis de mettre au jour plusieurs constats concernant l’utilisation par les femmes de ces aménagements urbains :
- Sur 10 usagers des pistes cyclables (à vélo ou sur tout autre véhicule de mobilité personnelle), seules 3,5 personnes sont des femmes.
- Les plus petits écarts de genre sont enregistrés parmi les personnes qui utilisent des vélos pliants (aussi bien électriques que mécaniques) et parmi celles qui font appel aux vélos en libre-service.
- La différence est de 4 points de pourcentage inférieure en matinée. Les vélos pliants affichent, à ces moments de la journée, le plus faible écart, avec un pourcentage d’utilisation par les femmes de 43,5 %.
- La marge entre les genres est encore plus faible pour les versions électriques des vélos. Concernant les vélos pliants électriques, leur utilisation est proche de la parité, l’écart de genre se réduisant de plus de 6 points de pourcentage par rapport à la version mécanique de ces moyens de transport.
Ces données viennent confirmer que les modèles de mobilité varient selon le sexe, d’une part, et, d’autre part, elles ouvrent un nouveau champ de recherche pour comprendre la raison de l’existence d’une préférence par type de véhicules (vélos pliants et/ou électriques) qui réduit la fracture de genre, ainsi que la raison pour laquelle cette marge diminue en matinée.
Par ailleurs, l’étude laisse entendre qu’une grande partie des déplacements sur les pistes cyclables de Barcelone n’est ni mesurée ni analysée, et que ces derniers peuvent s’avérer déterminants à l’heure d’aménager et d’agrandir l’infrastructure cyclable de la ville.
En savoir plus sur les résultats de l’étude
Différence des modèles de mobilité selon le genre.
Les femmes présentent un modèle de mobilité plus complexe dans lequel l’intermodalité ainsi que l’utilisation des transports publics sont plus importantes, tout comme les déplacements à pied. De même, les femmes restent les personnes qui assument principalement la charge des enfants et personnes âgées, tout en consacrant près du double de temps aux tâches ménagères par rapport aux hommes.
Leur mobilité est donc plus complexe et variée car le nombre de leurs déplacements quotidiens est plus élevé que celui des hommes en raison de leur double ou triple journée cumulant travail rémunéré, tâches domestiques et gestion du ménage. En outre, il faut ajouter à cela que les femmes s’investissent davantage dans les rapports affectifs et communautaires. Leurs déplacements sont polygonaux et sont dus à un plus grand nombre de raisons, enchaînant différentes activités et plusieurs trajets.
Par ailleurs, les femmes parcourent des distances moins élevées à chaque déplacement et optimisent la durée de leurs itinéraires en faisant des trajets plus courts et de proximité. À la fin de la journée, elles ont en revanche effectué plus de kilomètres compte tenu de la quantité d’activités diverses que leur double ou triple journée de travail les amène à coordonner. Elles consacrent également plus de temps aux trajets du fait de l’absence de meilleures liaisons intermodales associées dans la mobilité active durable.
Les études de ce type sont particulièrement précieuses car elles témoignent du fait que l’intégration de la dimension hommes-femmes dans les analyses de la mobilité durable à vélo et en véhicules de mobilité personnelle peut aider à aménager des infrastructures plus utiles et plus sûres pour tous les usagers.
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